Peut-on gouverner l’internet et comment ? Ces questions ont longtemps constitué des énigmes posées aux chercheurs et surtout aux gouvernements. En effet, les propriétés politiques du réseau, international et distribué, mais aussi la puissance des firmes multinationales qui y déploient leurs activités, apparaissent bien souvent comme des obstacles à la mise en place d’une régulation publique de l’internet. Pourtant, le développement des activités en ligne ne cesse d’accroître les enjeux liés à la gouvernance du numérique : protection des droits fondamentaux, lutte contre le réchauffement climatique, défense de la démocratie, ou soutien à l’innovation technologique. Croisant le regard de différentes disciplines (science politique, droit ou encore économie), ce cours propose d’explorer les agencements techniques et sociaux qui contribuent à organiser le réseau, et à la transformer. Il adopte une perspective thématique et historique, qui vise à discuter la spécificité de certains enjeux, mais surtout à saisir les grandes évolutions et ruptures qui marquent la gouvernance globale du réseau.


La numérisation de nos sociétés contemporaines induit une multiplication des traitements de données à caractère personnel, dont les finalités peuvent être diverses : prospection commerciale, protection de la santé, sécurité publique et lutte anti-terroriste, recherche académique, etc. 

Ces traitements sont soumis à un cadre juridique qui a fortement évolué, avec l’entrée en application en mai 2018 du règlement général sur la protection des données (RGPD) et de la directive « police-justice », mais également l’évolution subséquente de la loi de 1978, ou encore les interprétations du comité européen de la protection des données (CEPD) ainsi que de la commission nationale informatique et libertés (CNIL). Le respect de ces règles juridiques s’impose sous peine de sanctions extrêmement importantes. 

Toutefois, la protection des données personnelles n’est pas seulement une question purement juridique. Il s’agit également d’un enjeu éthique majeur comme l’illustre par exemple la question de la qualification des données personnelles comme élément clé d’un droit à l’autodétermination informationnelle. Nous développerons ces aspects en exploitant de multiples exemples concrets d’actualité : reconnaissance faciale et comportementale « intelligente », surveillance de masse des données de connexion internet, exploitation des données de santé face aux enjeux sanitaires actuels, etc.  


Vous trouverez ici toutes les ressources nécessaires à ce séminaire.

L’objectif de cette conférence annuelle est d’accompagner les étudiantes et étudiants dans la réalisation de leur travail de recherche de quatrième année (mémoire de recherche, rapport d’expertise ou Bachelorarbeit pour les étudiant(e)s de la FIFA).

Il s’agit d’approfondir leur maîtrise des méthodes des sciences sociales (questionnaire, entretien, observation, etc.) et de les accompagner, pas à pas, dans les différentes étapes de leur travail (définition de l’objet d’étude, problématisation, enquête de terrain, etc.) jusqu’à la rédaction de leur travail final et sa soutenance.

Au premier semestre, il s’agira plus précisément de présenter les objectifs et les grandes étapes du travail de recherche, de revenir sur les fondements de la recherche en sciences sociales, d’accompagner les étudiant(es) dans leur travail de lecture, et de les aider à construire leur objet et à définir leur problématique. La rédaction de l’état de l’art constituera l’objectif final de ce semestre.


« Civic tech », plateformes de streaming, sites de rencontres, réseaux sociaux : le numérique transforme le rapport des individus au monde social. L’objectif du cours est de mobiliser les outils conceptuels et théoriques de la sociologie afin d’appréhender scientifiquement ces transformations. Ce qui implique d’une part de mettre à distance certaines prénotions, que l’on pense par exemple au danger que les « fake news » feraient peser sur la démocratie, à la capacité supposée des algorithmes à manipuler les électeurs, ou encore à l’anomie généralisée dont seraient responsables les réseaux sociaux. Appréhender ces phénomènes à partir d’une perspective sociologique suppose d’autre part de prendre en considération la diversité des publics internautes, et d’analyser leurs pratiques numériques à l’aune de leur position occupée dans l’espace social. L’objectif du cours est in fine d’aborder la révolution numérique à partir d’une posture analytique et critique.