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Parce que : « la ville est un phénomène total où se condensent l’économique et le social, le politique et le culturel, la technique et l’imaginaire » (Jean-Luc Pinol), son histoire permet de saisir les différents processus de modernisation - les changements sociaux - qui ont traversé le continent européen depuis la chute de l’Empire romain. C’est là que s’inventent de nouvelles manières de vivre en communauté, d’organiser la vie collective, de mettre en scène les pouvoirs, d’affirmer des identités. Son histoire est aussi celle de son rapport avec les États que l’historien Fernand Braudel comparait à la course du lièvre et de la tortue : « Le lièvre, la ville plus leste, a gagné tout d’abord, et c’était logique. Mais le xve siècle, en Occident, voit la remontée et l’arrivée au but des lentes tortues. » Mais la ville, même « vaincue » par l’État territorial, reste le lieu des révolutions qui peuvent défaire des pouvoirs qui se pensaient éternels ; et, dans une Europe urbaine qui ne cesse de se densifier, le laboratoire de toutes les modernités, de tous les conflits, de toutes les représentations engendrées par des États qui ont cessé d’être monarchiques pour devenir nationaux. Ce cours abordera l’ensemble de ces questions jusqu’au premier conflit mondial, il sera complété au S3, pour le plus contemporain, par l’enseignement intitulé « Histoire des formes urbaines ».

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